Avis de l’anses relatif aux appareils de détection du plomb dans les peintures


Détection du plomb dans les peintures :

L’Anses a été saisie le 12 juillet 2024 par la Direction générale de la santé (DGS), la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) et la Direction générale du travail (DGT) pour la réalisation d’une expertise sur l’évaluation des performances des appareils d’analyse du plomb dans les revêtements (peintures).

Répondant à cette saisine, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif vient de publier un avis « l’évaluation des performances des appareils d’analyse du plomb dans les revêtements »

Synthèse de cet avis

En France, les arrêtés du 19 août 2011, pour le CREP et le DRIPP, imposent que les mesures de concentration en plomb des revêtements soient effectuées « avec un appareil portable à fluorescence X capable d’analyser au moins la raie K du spectre de fluorescence émis en réponse par le plomb ».

Dans son avis publié en 2005, l’Afsse avait conclu que les appareils à tube, limités à l’excitation de la raie L du plomb (cf. 3.2.2), ne permettaient pas de détecter la présence de plomb dans le cas de revêtements épais ou de multiples couches de peinture. L’Agence recommandait donc de n’autoriser que les appareils portables permettant d’exciter la couche K de l’atome de plomb (cf. 3.2.2) pour la réalisation des diagnostics prévus par la réglementation.

En 2023, des données complémentaires apportées par une nouvelle étude du LNE, demandée par la DGS, ont mis en évidence que des appareils à tube présenteraient des performances proches de celles des appareils à source radioactive. Dans ce contexte, la DGS, la DGPR et la DGT ont saisi l’Anses afin d’évaluer s’il était toujours pertinent de maintenir dans la réglementation le critère de capacité d’analyse minimale de la raie K pour la détection du plomb dans les revêtements.

Les essais ont été menés sur le terrain, dans un immeuble inoccupé du 19ᵉ arrondissement de Paris, sur des éléments variés du bâti ancien (portes, murs, plinthes), diagnostiqués comme contenant du plomb. Les mesures ont ensuite été comparées aux résultats d’analyses chimiques de référence, réalisées par le LNE.

L’appareil à source radioactive s’est montré performant pour la détection du plomb, y compris lorsque celui-ci était enfoui sous des couches successives de peinture ou d’autres revêtements. En revanche, l’appareil à tube à rayons X n’a détecté que les faibles concentrations en surface, et a échoué à repérer 15 cas pourtant identifiés comme positifs par l’analyse chimique de référence.

Il apparaît donc d’autant plus pertinent, comme l’Afsse le recommandait déjà en 2005, que l’utilisation des appareils de détection du plomb dans les peintures pour les diagnostics réglementaires soit conditionnée à des exigences de performance indépendantes des options technologiques des appareils. L’Anses suggère ainsi de remplacer l’exigence technologique portant sur l’excitation obligatoire de la raie K du plomb, aujourd’hui présente dans la réglementation, par une évaluation de la performance de détection autour du seuil réglementaire.

À ce jour, il n’existe pas de processus d’homologation des appareils utilisés pour effectuer les mesures de concentrations en plomb des revêtements.

L’Agence recommande donc que des critères d’évaluation de la performance de détection, tels que ceux analysés par le CSTB en 2015, soient instaurés, ainsi qu’une procédure permettant la vérification de la conformité des appareils aux exigences de performance citées précédemment, avant leur mise sur le marché.

Enfin, si les travaux du LNE et du CSTB concernent à ce jour la mesure de la concentration du plomb dans les revêtements dans le cadre du constat de risque d’exposition au plomb (CREP) et du diagnostic du risque d’intoxication par le plomb dans les peintures (DRIPP), l’Anses attire l’attention sur la nécessité d’élargir la réflexion à d’autres contextes d’intervention, notamment les diagnostics avant travaux.

Dans ce cadre, une actualisation des normes existantes et l’ajustement des critères d’évaluation des performances des appareils de détection du plomb dans les revêtements devrait s’envisager en intégrant ces autres usages (par exemple la détection avant travaux), afin en particulier de garantir la continuité et la cohérence des pratiques de prévention du risque lié au plomb.

Pour consulter l’avis de l’anses

Cet article a été publié sur le site DEMOLDIAG https://demoldiag.fr/avis-de-lanses-relatif-aux-appareils-de-detection-du-plomb-dans-les-peintures/